Ly Lecteur à ses heures perdues
Nombre de messages : 27 Age : 37 Auteur préféré : Molière Age : 19 Date d'inscription : 26/06/2007
| Sujet: Jean de La Bruyère Mar 7 Aoû - 17:02 | |
| Jean de La Bruyère:
Essayiste et Moraliste.
Né à Paris, en 1645. (Date incertaine) Un portrait de l'édition de ses œuvres de 1720 fait supposer qu'il serait né en 1639, date admise par Suard ; l'abbé d'Olivet allègue qu'il mourut à 52 ans, il serait donc né en 1644 ; son acte de décès, qui fut signé par son frère Robert-Pierre, porte qu'il était « âgé de cinquante ans ou environ », ce qui mettrait la date de sa naissance vers l'année 1646. Sainte-Beuve, d'autre part, d'après un document qui paraît authentique, le fait naître à Paris en 1645 ; on a donné comme date probable 1645. La Bruyère, sur la recommandation de Bossuet, fut précepteur de Louis de Bourbon, petit-fils de Condé, à partir de 1680 et il resta dans la maison de ce prince, en sa qualité d'homme de lettres jusqu'à la fin de ses jours, avec une pension de mille écus. Il ne fut pas très goûté de son temps et si les Caractères (1687) obtinrent un vif succès, ils lui créèrent beaucoup d'ennemis. Boileau, qui l'estimait pourtant, écrivait à Racine le 19 mai 1687 : « C'est un honnête homme, et à qui il ne manquerait rien si la nature l'avait fait aussi agréable qu'il a envie de l'être. Du reste, il a l'esprit, du savoir et du mérite. » « M. de La Bruyère, quant au style précisément, ne doit pas être lu sans défiance, par ce qu'il a donné, mais pourtant avec une modération qui de nos jours tiendrait lieu de mérite, dans ce style affecté, guindé, entortillé qu'on peut regarder comme un mal épidémique parmi nos beaux-esprits, depuis trente ou quarante ans. » (d'Olivet). L'abbé d'Olivet constate encore la défaveur publique après la grande vogue qu'avaient eue les Caractères : il l'explique par la disparition de tous ceux qu'ils visaient : « La forme n'a pas suffi toute seule pour le sauver, dit-il, quoiqu'il soit plein de tours admirables et d'expressions heureuses, qui n'étaient pas dans notre langue auparavant. » Fontenelle, chef des modernes, critiqua La Bruyère, l'un des chefs des anciens, après sa mort ; Voltaire, La Harpe, Suard lui rendirent justice et le réhabilitèrent ; leur jugement est approuvé par la postérité. La Bruyère, appuyé à l'Académie par Bossuet, Racine, Boileau, Régnier-Desmarais, fut battu en 1691 par Fontenelle et Pavillon : il n'obtint que sept voix contre ce dernier, dont celle d'un moderne, Bussy-Rabutin. Il retira, en 1693, sa candidature devant celle de Fénelon. Il fut enfin élu le 16 mai de la même année, grâce à l'appui de Pontchartrain, en remplacement de l'abbé Pierre de La Chambre, et reçu par François Charpentier le 15 juin. Son discours de réception contenait sous forme de portraits ou de caractères l'éloge et la critique de quelques académiciens vivants, et cela déplut fort à l'Académie qui décida qu'un nouvel article serait ajouté aux Statuts, obligeant le récipiendaire à soumettre son discours à une commission d'académiciens, avant de le prononcer. « Après la publication de son livre, le discours de réception de La Bruyère à l'Académie a été le grand événement de sa vie littéraire... Il était fort attendu ; on prétendait qu'il ne savait faire que des portraits, qu'il était incapable de suite, de transitions, de liaison, de tout ce qui est nécessaire dans un morceau d'éloquence. La Bruyère, ainsi mis au défi, se piqua d'honneur, et voulut que son discours comptât et fit époque dans les fastes académiques... Son discours, un peu long, était certes le plus remarquable que l'Académie eût entendu à cette date, de la bouche d'un récipiendaire. » (Sainte-Beuve). La Bruyère écrivit une préface à son discours de réception. On a raconté que dès la première vacance qui suivit sa réception, deux candidats, les abbés Charles Boileau et Caumartin, se partagèrent également les voix de la compagnie. La Bruyère devait se prononcer le dernier et faire pencher la balance en faveur de l'un ou de l'autre : « Je n'ai pas oublié, Messieurs, dit-il, qu'un des principaux statuts de cet illustre corps est de n'y admettre que ceux qu'on en estime les plus dignes : vous ne trouverez donc pas étrange, Messieurs, si je donne mon suffrage, à M. Dacier, à qui même je préférerais madame sa femme, si vous admettiez parmi vous des personnes de son sexe. » L'élection fut renvoyée à un autre jour, et les trois héros de cette anecdote entrèrent successivement à l'Académie, Caumartin, Charles Boileau et André Dacier. Sainte-Beuve (Nouveaux Lundis), Victorin Fabre ont écrit l'éloge de La Bruyère, Auger, Coste, Mme de Senlis, Hemardinquer, Suard, Walckenaer, Destailleur, Ed. Fournier, ont publié des notices dans les diverses éditions de ses œuvres. Mort le 10 mai 1696. Source: http://www.academie-francaise.fr | |
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