La pire chose, sans doute, qu’on puisse demander de rédiger à un auteur ! Il faut éviter de sombrer dans un narcissisme complaisant, ce qui n’est pas évident. Mais je me lance.
J’ai eu la bonne idée de venir au monde quelque part en Bourgogne, la même année que Steffi Graf et Jennifer Aniston, et le même jour que Joan Collins et Anatoly Karpov – des références qui finalement sont loin de me déplaire. Après quoi il ne me restait plus qu’à grandir, ce que j’ai fait en compagnie du Club des Cinq et de Nancy Drew, et plus tard d’Agatha Christie et de John Dickson Carr. En y réfléchissant bien, je vais finir par croire que les traumatismes de l’enfance, s’il en est, ont une influence réelle sur la vie adulte, car baigné par cette culture littéraire anglo-saxonne à laquelle pourtant rien ne me prédisposait a priori, je n’ai pas eu d’autre choix que de passer l’agrégation d’anglais. Entre-temps, une thèse de doctorat sur la Compagnie des Indes Orientales, parfaitement inutile sinon qu’elle me permet d’éviter de passer pour un sombre monomaniaque enfermé dans sa bulle policière, puis un long crochet par Vesoul où se trouvent encore certains de mes meilleurs amis… et il ne me restait plus qu’à atterrir à Metz et à créer les personnages d’Eve Morton et de Nicolas Reynaud – mais ceci est une autre histoire.
On m’a souvent demandé s’il est facile de se lancer dans l’écriture. A cela je répondrai oui et non. Tout le monde peut prendre la plume – ou dans mon cas son ordinateur portable, j’écris bien trop mal à la main – comme tout le monde peut prendre une raquette de tennis et taper dans une balle. Cela ne fera pas gagner un match et cela ne fera pas non plus un bon roman. Tout lecteur est en droit d’être exigeant, et je pense que pour un premier roman, il faut avant tout chercher à donner, bien avant de chercher à recevoir. C’est ainsi qu’en venant à l’écriture, j’ai essayé de faire partager à travers les lignes les passions qui me sont chères : les énigmes et les situations impossibles, bien entendu, puisqu’elles forment le cœur de la série des Meurtres, mais aussi bien d’autres choses : mon plaisir inconditionnel à commencer un jeu, quel qu’il soit, mon goût pour l’opéra et les sports de raquette – qu’on retrouve essentiellement dans le premier ouvrage de la série – et bien entendu mon amour pour les chats, qui rythme à sa façon chacune des enquêtes d’Eve et Nicolas.
On m'a également souvent demandé s'il était facile d'être édité. Tout auteur répondra que non. S'il n'est pas totalement vain d'envoyer un manuscrit par voie postale, les chances que celui-ci soit retenu demeurent infimes. Trouver un éditeur est souvent une question de rencontres et de hasard. Il est toujours plus facile de se hausser en selle lorsque l'on a déjà un pied à l'étrier, d'une manière ou d'une autre. Mais que cela n'empêche pas quiconque de persévérer, et quoi qu'il en soit, c'est avec plaisir que j'apporterai mon aide à qui pourra la solliciter.
En guise de conclusion enfin, un petit questionnaire de Proust...
Le trait de caractère que j'admire le plus: la tolérance.
Mon principal défaut: l'impatience, sans aucun doute.
Mon idée du bonheur: un transat, un bon bouquin, et le vent qui apporte les effluves marines.
Celui que j'aurais voulu être: difficile à dire... Je n'ai pas envie de me substituer à qui que ce soit.
Le pays où je désirerais vivre: l'Angleterre, je m'y sens toujours bien.
La couleur que je préfère: le fuchsia.
La fleur que je préfère: le lilas.
L'animal que je préfère: le chat (comme Eve Morton, c'est étonnant!!!!)
Mon héros dans la fiction: Scarlett O'Hara.
Le plat que je préfère: choix cornélien entre le foie gras et les pâtes au pesto!!!
Le plat que je déteste: les concombres.
Mes peintres et compositeurs favoris: les maîtres flamands du XVII° et Puccini.
J’ignore ainsi si j’ai pu communiquer à tous mes lecteurs le plaisir que j’éprouve à commencer une nouvelle intrigue. J’espère simplement y parvenir.
Tirer du site: steverosa.free.fr
Site de l'auteur lui-même.